Le blog

Comme une chanson populaire

Par Claire Novelli • 19 janvier 2022

A l’heure d’un monde ouvert où les frontières ne sont plus un frein, où les solutions d’expatriation et le télétravail offrent des opportunités sans limites aux entreprises, la question de l’interculturalité est centrale. La musique s’envisage alors comme un axe qui favorise l’échange, le partage, la bienveillance et qui aide à sublimer les différences. Démonstration du quotidien.

Tu connais pas Johnny?

Avez-vous déjà eu l’occasion d’observer la réaction d’un groupe d’Allemands à l’écoute d’un morceau appelé Fligerlied ? (je vous mets le lien, ça vaut le détour https://www.youtube.com/watch?v=tcFRF5ZaGns). Non, probablement pas. C’est, je vous le concède, réservé à quelques privilégiés qui comme moi ont des collègues de travail allemands ou qui peut-être ont eu la chance de connaitre cette merveilleuse expérience de vie qu’est l’Oktoberfest. 

J’ai récemment participé à la fête du personnel de mon entreprise. Petits fours, crémant, kakemonos corporate et tous mes collègues réunis avec leurs 18 nationalités. Quand les premières notes de Fligerlied ont résonné, j’ai assisté au plus bel élan populaire qu’il m’ait été donné de voir depuis longtemps. Mon collègue Dieter, surpris de ma surprise, m’a alors expliqué que cette chanson était un monument populaire outre Rhin. “Ah! C’est un peu comme Johnny ” ai-je spontanément répliqué. Dieter m’a pourtant renvoyé le même désarroi que le mien un peu plus tôt. Je n’avais jusqu’alors jamais envisagé qu’on ne puisse pas connaitre Johnny, Joe Dassin ou Claude Francois pour ne citer qu’eux. 

Tisser des liens 

Il y a deux choses essentielles à retenir dans cette anecdote. La première, c’est de voir à quel point les ancrages populaires infusent en nous, composant avec bien d’autres aspects notre bagage culturel au sens large. Des acquis qui construisent notre identité sociale et qui nous suivent partout. N’avez-vous jamais rencontré un français à l’étranger? Il y a là un accord tacite d’appartenance, un pacte invisible de solidarité. Un terrain d’entente même pour ceux qui n’ont rien à se dire. 

Le second point, c’est de voir avec quelle facilité ces composantes culturelles créent du lien social et favorisent le dialogue (Dieter en est témoin, nous avons échangé sur le sujet pendant plus d’une heure cf. titre du premier paragraphe). La musique en est l’une des plus importantes. Depuis les hymnes et chants traditionnels à la variété du plus mauvais goût, elle contribue à tracer les contours de qui nous sommes en société.

Musiques, clé de voute du dialogue entre cultures? 

On peut alors en toute légitimité se poser la question de la musique comme levier de dialogue entre les cultures en entreprise. Le lien social au sens large étant un point central de toute bonne gestion (communication, collaboration, échange, travail d’équipe…), on voit là un intérêt évident. 

Dans les grands groupes ou la dimension interculturelle n’est pas toujours simple à gérer, envisager un médian accessible à tous pour gommer les différences, pour échanger ou simplement partager apparait alors comme un axe de solution. 

Vous avez dit différence? 

Car si la différence culturelle est par essence une richesse, elle ne l’est pas toujours dans le travail. Divergence de points de vue, préjugés, place du travail dans la vie, clichés, les différences de culture n’offrent pas toujours de beaux métissages professionnels. Les divergences sont déjà importantes entre pays Européens, je vous laisse imaginer avec l’Asie ou l’Amérique. Néanmoins, activer un point aussi universel que la musique offre une possibilité de rapprocher les gens. Partager un peu de sa culture et avoir l’occasion de mieux comprendre celle de l’autre minimise les clivages. 

On peut ainsi imaginer des ateliers musicaux, des temps de partage sur le sujet musical ou encore utiliser le thème en workshop ou en séminaire pour mieux s’appréhender. Voilà un axe intéressant pour toute structure confrontée à l’enjeu de faire travailler ensemble les différences. Multiculti comme dirait Dieter.