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Comprendre le fonctionnement d’un orchestre

Par Isabelle Nerin • 14 mars 2023

Lorsque nous assistons à un concert classique, la salle est habillée d’une multitude d’instruments respectueusement placés, qui forme ce que l’on appelle un orchestre. Les instruments ont alors subti-lement et précisément leur place attribuée et rien n’est laissé au hasard. Les violons avec les violons, les flûtes avec les flûtes, les percussions ensemble. Ils ne se mélangent jamais afin de toujours pou-voir respecter une certaine harmonie. Seul le chef d’orchestre peut en décider autrement selon le répertoire choisi et pour une meilleure écoute des auditeurs.

Où est ma place ?

Le placement des instruments au sein de l’orchestre est extrêmement précis. Il a évolué selon les périodes et connait de nos jours un peu plus de libertés qu’auparavant. Toutefois, il respecte le plus souvent des règles dites «classiques». Le piano au premier rang et au centre, de par sa taille et sa sonorité, accompagné à sa gauche des premiers violons et solistes, en première ligne. En voisin de face se trouvent les deuxièmes violons, tous deux séparés à leur centre gauche, par les altos, et à leur centre droit, par les violoncelles. En deuxième rangée, nous avons la joie de pouvoir découvrir les hautbois, trompettes, bassons et contrebasse, toujours en arrière des premiers violons à gauche. La raison de leur décote au deuxième rang étant essentiellement dû à une problématique harmonique du son.

Effectivement les trompettes au même rang que les violons couvriraient leurs sonorités et nous n’aurions plus la joie de pouvoir entendre nos amis violonistes, tout comme cela serait le cas également pour les bassons et trompettes. Tout est donc parfaitement orchestré pour n’oublier personnes et donner sa chance à tous d’être entendu. Arrive alors au fond à gauche les cors et quelques cuivres toujours le plus éloignés possible des trombones, très sonores. Plus un instrument est sonore, plus il est placé en arrière plan afin de pouvoir laisser aux plus discrets la possibilité d’exister.

 

Mais alors à quelle famille j’appartiens ?

Pour savoir où placer un instrument, il faut d’abord savoir à quelle famille il appartient. Il existe quatre familles bien distinctes, respectivement nommés, les cordes, les bois, les cuivres et les percussions. Le piano et les violons appartiennent à la famille des cordes. Les bois sont essentiellement composés des flûtes et des saxophones, suivis des cuivres pour les trompettes et les cors, tous deux appartenant aux instruments à vent. Enfin arrivent les percussions pour les tambours et xylophones.

 

Qui est cet homme qui nous dirige ?

Le chef d’orchestre est le maître de cérémonie puisqu’à lui seul, il dirige l’ensemble de l’orchestre et permet de respecter l’oeuvre du compositeur. Il connait toutes les familles d’instruments à la perfection et est en capacité de savoir lire les partitions de chacun. Il a d’ailleurs une excellente mémoire de ces dernières. Par ailleurs, il connait sur le bout des doigts l’oeuvre du compositeur dont il va diriger l’interprétation. Il a de ce fait une connaissance et une culture musicale extrêmement pointue, associée le plus souvent à une oreille absolue.

Mais alors pourquoi un chef d’orchestre ? C’est une question souvent posée. Chaque musicien jouant sa propre partition au sein de cet ensemble,  est concentré sur son jeu mais n’a pas une vue d’ensemble de l’écoute en temps réel de l’oeuvre. Le chef d’orchestre permet par des gestes précis et grâce à sa baguette visible et connus de tous les musiciens, de donner sa vision de l’oeuvre afin d’en obtenir un rendu harmonique quasi parfait, reflet de ses choix artistiques. C’est lui qui permettra aux auditeurs de vivre une expérience inoubliable.

 

Ainsi, nous remarquons qu’au fil des périodes, les placements des différentes familles d’instruments au sein d’un orchestre répondent à des impératifs historiques et acoustiques. Parfois, la préférence du chef d’orchestre implique quelques modifications liées au public et à l’écoute qu’il en aura.  Seulement dans ce cas, le chef d’orchestre prend la liberté mesurée de pouvoir changer le placement de certains instruments, à l’exception des premiers violons, toujours au premier rang à gauche.