La MAO, un instrument sur mesure pour découvrir la musique

Une image obsolète qui masque une réelle accessibilité

Il faut dire que la génération actuelle de pédagogues et d’enseignants a découvert la MAO à une époque où elle était tout sauf simple : pour beaucoup, son nom évoque un studio rempli de machines, de boutons et de câbles, dont l’accès serait par conséquent réservé à des spécialistes confirmés. La réalité actuelle est à l’exact opposé : conformément à l’évolution de l’ensemble des technologies numériques, la MAO s’est démocratisée. Elle a su se simplifier afin de proposer des interfaces claires et devenir accessible au plus grand nombre.

Le « couteau suisse » de la musique

Véritable couteau suisse de la musique, elle ne se limite pas à une seule fonction : là où un instrument ne sert qu’à produire des sons, un micro à les capter, un amplificateur à les diffuser…, la MAO regroupe tous ces outils en un seul, adaptant son utilité à chaque étape du processus.
Composer, écrire, enregistrer, lire, écouter, modifier, assembler, diffuser, tout cela est possible, de manière intuitive et ludique. Et c’est précisément cette caractéristique qui en fait un outil idéal pour l’éveil musical, la découverte sonore et l’apprentissage.

Dans cette vidéo à visée pédagogique tout autant qu’humoristique, le chanteur Stromae compose son célèbre tube « Alors on danse » avec l’aide du comique Jamel Debbouze. En quelques minutes seulement, devant nous, le morceau est composé, interprété, enregistré, et finalement prêt à être diffusé dans sa version définitive :

Un encouragement à l’exploration

Si la MAO est un formidable encouragement à l’exploration, c’est parce qu’elle offre une immense palette de possibilités tout en s’affranchissant de nombreuses contraintes. Budgétaires et matérielles, notamment : pour réaliser cette séquence, seuls un ordinateur portable, un petit clavier midi (de la taille d’un clavier d’ordinateur) et quelques logiciels libres sont nécessaires. Cet équipement est devenu très accessible – davantage d’ailleurs que bon nombre d’instruments de musique. Peu encombrant, il peut être transporté partout sans difficulté. Et il peut être utilisé par un enfant dès lors qu’il est familiarisé avec les interfaces numériques. Ce qui, ne l’oublions pas, est aujourd’hui le cas de la plupart des enfants de plus de 10 ans et des adolescents ! Il n’est pas nécessaire de savoir lire ou écrire la musique. Non plus que d’apprendre à jouer d’un instrument ni de trouver plusieurs instrumentistes pour combiner plusieurs sons et découvrir la polyphonie.

Découvrir et utiliser les sons sans avoir à les créer

Le son, voilà bien le principal atout de la MAO. Il est au cœur de la musique, de sa découverte, de sa pratique et de la création. Or c’est certainement la plus grande exigence de la pratique musicale : avant de pouvoir faire de la musique, encore faut-il parvenir à créer un son « acceptable », de préférence agréable à l’oreille, avec son instrument (ou sa voix). Si la tâche est relativement aisée avec un piano ou une guitare, elle est bien plus ardue avec un violon ou une clarinette… Bien sûr cet apprentissage est passionnant. Mais il demande du temps, parfois des années, et il est également soumis à des conditions qui nous échappent largement, puisque la qualité du son provient en grande partie des caractéristiques de l’instrument lui-même (celui qu’on possède, ou auquel on a accès) : un mauvais piano ne produira jamais un beau son.

Rares sont les élus qui ont un jour la chance de jouer sur le grand-orgue Cavaillé-Coll de la cathédrale de Metz. Mais grâce aux nombreuses banques de sons libres de droit et désormais d’une qualité remarquable, il est possible de goûter ce plaisir en jouant un choral de Bach chez soi ou en classe avec un simple clavier midi !