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La musicothérapie et l’enfant

Par Claire Alcais • 27 novembre 2020

Dans toutes les cultures les mères connaissent les effets apaisants du chant pour bercer et endormir leurs bébés. Savez-vous pour autant que la musique en tant que thérapie existe quant à elle en France depuis les années 50 ? Sans retracer l’historique de cette thérapie alternative, faisons un petit tour d’horizon de ce qu’est la musicothérapie et de ses applications dans le domaine de l’enfance.

Une thérapie en plein essor

Depuis quelques décennies, le développement des neurosciences démontre les effets bénéfiques de la musique sur le cerveau. Renvoyant aux sphères émotionnelle, physique, psychique et créative de l’être humain, la musicothérapie offre une approche complémentaire de soin désormais utilisée dans de nombreuses institutions, notamment en pédopsychiatrie. Elle est pratiquée par exemple en néonatologie et on la recommande surtout aux enfants présentant des difficultés, quelles qu’elles soient.

Qu’est-ce que la musicothérapie ?

Aucun besoin de connaître la musique, il suffit d’avoir deux oreilles pour bénéficier de séances de musicothérapie. Selon la Fédération française de musicothérapie il s’agit d’une pratique de soin, de relation d’aide, d’accompagnement, de soutien ou de rééducation, utilisant le son et la musique, sous toutes leurs formes, comme moyen d’expression, de communication, de structuration et d’analyse de la relation. Elle s’adresse, dans un cadre approprié, à des personnes présentant des souffrances ou des difficultés liées à des troubles psychiques, sensoriels, physiques, neurologiques, ou en difficulté psycho-sociale ou développementale. Elle s’appuie sur les liens étroits entre les éléments constitutifs de la musique, l’histoire du sujet, les interactions entre la/les personne(s) et le musicothérapeute.

Qui la pratique ?

Le musicothérapeute n’est pas un animateur, c’est un thérapeute qui a suivi une formation spécialisée et a acquis des connaissances théoriques, pratiques et cliniques en psychologie et neuropsychologie, psychiatrie, psychopathologie et neurophysiologie de la perception musicale.

La musicothérapie et les enfants

En fonction du projet d’accompagnement, les séances de musicothérapie peuvent être proposées de manière individuelle ou en groupe. Si la musicothérapie donne de bons résultats auprès des enfants et des bébés, c’est avant tout parce que l’audition demeure le sens le plus sollicité chez le foetus pendant la grossesse. En effet, dès le cinquième mois, les structures de l’oreille interne, la cochlée, et de l’oreille moyenne sont formées. Le fœtus perçoit déjà les battements cardiaques de sa mère ainsi que les bruits intra-utérins (liquide amniotique, flux sanguins des artères, bruits intestinaux). Il entend également les sons provenant de l’extérieur.

Les neurosciences montrent que le traitement du langage et de la musique sollicitent les mêmes zones du cerveau. Si vous souhaitez faciliter l’apparition et l’apprentissage du langage chez votre tout petit, faites-lui découvrir la musique et le chant !

Comment se déroule une séance ?

Le musicothérapeute va utiliser avec l’enfant les éléments musicaux (rythme, son, timbre, intensité) afin de lui permettre de s’exprimer, communiquer et créer des liens. C’est ce que l’on appelle la musicothérapie active. A travers des jeux d’improvisation, d’imitation et des activités rythmiques, le thérapeute mobilise toutes les capacités de l’enfant : coordination, équilibre, motricité et orientation spatiale. Tambourins, castagnettes, guiro, xylophone deviennent des outils pédagogiques au service du développement de l’enfant.

Associer le son avec le mouvement incite aussi les enfants à une écoute attentive pour savoir comment mobiliser leur corps. Cela permet à ceux qui présentent par exemple des troubles de l’attention de soutenir leur concentration. Manipuler des instruments, écouter la hauteur, le timbre et la durée des sons produits a ainsi des impacts bénéfiques sur la psychomotricité de l’enfant.

Se mouvoir sur des rythmes, créer un son, exprimer les sons ressentis corporellement aide l’enfant en difficulté à accroitre son estime de soi et facilite son interaction avec les autres. Par exemple chez les enfants autistes, la musicothérapie permet d’établir une communication et de créer un espace sensoriel rassurant.

Lorsque le musicothérapeute propose une écoute musicale, on parle de musicothérapie réceptive. Celle-ci s’appuie sur les effets psychoaffectifs et relaxants de la musique qui peut contribuer par exemple à réduire l’anxiété et diminuer certains symptômes.

Si la musicothérapie a tant de vertus c’est surtout parce qu’à travers les objectifs du musicothérapeute et les jeux de mémorisation et de reproduction sonore, l’enfant prend du plaisir à ces séances de découverte musicale qui offrent un espace d’expression, de bien-être et de liberté.