Le bébé : un être de communication
Dans le ventre maternel, le fœtus perçoit tout d’abord des vibrations notamment les battements du cœur de sa mère. Puis, lorsque son système auditif est formé, il entend les bruits externes tels que la voix humaine ou la musique. A sa naissance, le nourrisson démontre une sensibilité pour les sollicitations verbales de son entourage et les voix. S’il ne parle pas, le bébé s’exprime et réagit, tant par ses émissions vocales que par son langage corporel : il communique. En effet, pour entrer en relation avec l’autre, très vite les bébés gazouillent, puis babillent, avant l’apparition de leurs premières syllabes qui font tant craquer leurs parents.
Langage universel et phonèmes
Au début de sa vie et jusqu’à environ ses huit mois, le bébé est capable de discriminer les sons et les phonèmes de toutes les langues du monde. Le phonème est la plus petite unité sonore non significative de langue isolable dans la chaîne parlée. Pour apprendre les phonèmes de sa langue maternelle et les distinguer, le bébé présente d’abord la capacité innée de percevoir l’ensemble des contrastes sonores qui lui seront utiles pour arriver à parler. Puis cette capacité régresse à partir de ses six mois, âge où le bébé focalise son attention sur la prosodie de sa langue maternelle (accent, intonation, rythme et débit). Il reconnait les mots familiers et différencie acoustiquement les catégories de phonèmes et affine son articulation syllabique.
Gazouillis et appareil phonatoire
Afin de pouvoir manifester ses émotions et besoins, le nouveau né effectue ses premières vocalisations : il crie, soupire, bâille, grogne et gémit. Il découvre ainsi les petits bruits qu’il peut produire avec sa bouche ou sa gorge. Puis progressivement, en fonction du développement de son appareil phonatoire, il diversifie sa production sonore et apparaissent ses premiers gazouillis.
On peut comparer le fonctionnement de l’appareil phonatoire à celui d’un instrument à vent. En effet, l’air des poumons provoque la vibration des cordes vocales. Ces vibrations engendrent des sons plus ou moins aigus selon leur fréquence et d’une intensité variable en fonction de la pression de l’air. En sollicitant sa langue, ses lèvres, son voile du palais, et même sa luette, le bébé fait de sa bouche une véritable caisse de résonance.
Tout en s’amusant à découvrir ses potentialités, le bébé joue avec sa voix et s’approprie peu à peu son appareil phonatoire. On sait par exemple que vers deux mois le nourrisson a acquis les voyelles a et e. On sait d’autre part que les bébés sourds expérimentent le même genre de sons jusqu’à l’âge de quatre ou cinq mois.
Le babil
Pour les bébés entendants, suite aux gazouillis « primitifs » vient l’étape pré-linguistique du babil. S’ils peuvent hurler ou, plus rare, murmurer, les bébés s’exercent à des effets de contraste sur la hauteur des sons qui peuvent être graves ou très aigus, voire stridents diraient les parents épuisés !
Les spécialistes nomment ce babil du bébé âgé entre quatre et six mois « babillage rudimentaire ». Outre le plaisir de la découverte, le bébé utilise ses émissions vocales pour attirer l’attention de son entourage et vers cinq mois il prononce le fameux « ah reuh… ». Puis, lorsque le bébé maîtrise et parvient à contrôler ses productions vocales, vers l’âge de six mois environ, son babillage est alors dit « canonique ». C’est le moment où il associe consonne-voyelle pour produire des syllabes simples qu’il peut répéter à l’envie : suites de /ba/, de /da/, de /ma/…
Si les premiers mots tant attendus de l’enfant apparaissent vers ses dix ou douze mois , on voit que le bébé reste très actif avant de réussir à les prononcer car cet apprentissage dépend de son développement physiologique. Babiller permet aux tout-petits d’explorer et de jouer avec la gamme de leurs propres sons et représente une étape sensorimotrice essentielle dans l’acquisition du langage.
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