Les oiseaux dans la musique

Le chant des oiseaux

Si l’environnement et les sonorités naturelles sont source d’inspiration musicale,voyons comment certains compositeurs ont mis en musique les chants d’oiseaux. Ces oeuvres peuvent en effet servir d’appui pédagogique tant à la découverte musicale qu’à celle de la nature et plus particulièrement des oiseaux.
Dès la première moitié du XVIème siècle, le musicien Clément Janequin a composé Le chant des oiseaux où il imite le merle, le rossignol et d’autres oiseaux avec des onomatopées. Il crée ainsi avec cette polyphonie descriptive un paysage sonore vocal illustrant la nature. C’est également le prétexte à de nombreux jeux rythmiques.

À cette époque l’alouette et le merle, messagers amoureux font déjà partie de la tradition vocale héritée du Moyen-Age, ou bien encore le chant du coucou. La chanson de Clément Janequin comporte quatre couplets de durée différente dans lesquels s’insèrent cinq refrains. Le premier couplet évoque tous les oiseaux, le deuxième l’alouette, le merle et l’étourneau ; le troisième couplet illustre le chant du rossignol, tandis que le dernier est consacré au coucou.

Les oiseaux à travers l’histoire musicale

Même si les chants des oiseaux sont difficiles à reproduire, leur écoute mélodique a continué à inspirer les compositeurs de toutes les époques. A travers ce fil conducteur musical, il est possible de faire découvrir aux enfants un panorama de l’histoire musicale.
Que ce soit à travers les quelques pièces pour clavecin de François Couperin avec Le Rossignol en amour, ou Les Canaris, l’époque baroque voit de nombreuses œuvres concernant les oiseaux telles Le coucou de Daquin :

On peut citer encore Le Coucou et le Rossignol, concerto pour orgue et orchestre n° 13 de Haendel, Il Gardellino, concerto pour flûte,op. 10, n° 3 d’Antonio Vivaldi ou bien encore Le chardonneret dans l’Eté des Quatre Saisons.

L’époque classique n’est pas en reste avec par exemple le quatuor russe Opus 33 n°3 dit L’Oiseau de Haydn. Beaucoup de compositeurs ont par la suite utilisé le chant des oiseaux comme point de départ de leurs œuvres et exaltent leur chant. A l’exception de la voix humaine, les compositeurs privilégient les instruments à vent notamment la flûte traversière en référence aux oiseaux, mais réussisent à retranscrire en jouant des nuances et des subtilités du rythme d’autres instruments.

Les enfants peuvent ainsi découvrir différentes approches musicales à travers des univers sonores différents. Le Rossignol, issu des Souvenir de la Russie de Brahms, ou l’oiseau de la forêt dans l’opéra Siegfried de Wagner, permettent d’aborder descompositeurs sous un angle ludique et attrayant. L’imitation, les rythmes, la variété des mélodies se retrouvent dans des œuvres tant vocales qu’instrumentales : Le Chant de l’Alouette, op. 39, n°. 22, de Tchaïkovsky, Le Colibri, sur un poème de Leconte de Lisle, avec une mélodie d’Ernest Chausson, ou encore La Petite Colombe, de Leoš Janá?ek.

On voit que cet univers sonore issu de l’ornithologie a toujours été exploité, et ce même à l’époque moderne où le compositeur Olivier Maessian en a fait l’objet de ses recherches musicales avec par exemple Le réveil des oiseaux et Le Merle noir, pièce pour flûte et piano ; ou bien encore avec le célèbre Oiseau de feu de Stravinsky. Moins connus Le Martin-pêcheur, mélodie n° 4 des Histoires naturelles de Maurice Ravel ou La Danse des oiseaux, de Rimski-Korsakov reflètent le pouvoir captivant des mélodies issues de la nature et la magie inépuisable du chant des oiseaux.