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L’évolution des supports musicaux : une nouvelle accessibilité pour la musique ?

Par Céline Bourdin • 26 juin 2021

Si notre affection pour la musique et ses bienfaits reste indéniable au fil des années, notre consommation et les supports sur lesquels nous l'écoutons ont considérablement évolué. Depuis le boom du numérique et la toute-puissance d'Internet, la musique est désormais liée au virtuel et à l'utilisation de nouvelles méthodes de diffusion.

Des supports musicaux en perpétuelle mutation

Au travail, durant le sport, pendant nos transports, la musique nous accompagne tout le temps et partout. Au fur et à mesure des décennies, elle s’est surtout imposée comme un refuge évident tandis que ses différentes méthodes de diffusion progressaient. Alors qu’à une époque, elle n’était destinée qu’à une écoute globale, et parfois collective, elle est désormais une amie intime, glissée dans le creux de nos écouteurs et de nos smartphones.

En 1877, le cylindre phonographique, nommé cylindre Edison, est le premier support musical à être commercialisé. Ancêtre du disque, il est utilisé pour l’enregistrement des sons avant l’arrivée du 78T en 1889. Mais c’est la naissance du vinyle en 1948 et du 33 tours qui vient révolutionner le marché pendant que Columbia Records le transforme en pièce-maîtresse dès sa création. Toute l’industrie du disque finit par adopter ce format alors que Frank Sinatra est le premier artiste à inaugurer ce nouveau support.

Quinze ans plus tard, la cassette audio fait son apparition. Avec elle, toute une génération peut, à présent, réaliser des copies privées et des échanges de titres : les bootlegs, bien souvent des enregistrements pirates de concert, se succèdent et favorisent leur développement. Peu après l’invention de la VHS en 1976, c’est surtout le disque compact en 1982 qui parvient à apporter un vent de nouveauté aux supports musicaux. Face à un vinyle jugé encombrant et n’ayant connu que peu d’innovation, le Compact Disc représente l’association fructueuse entre Philips et Sony autour d’un objet bientôt incontournable.

Le numérique pour une musique plus accessible ?

Au début des années 2000, l’émergence d’Internet et la naissance des clés USB, directement proposées par les artistes, va considérablement modifier la consommation de musique. Le numérique prend progressivement le pas sur le marché physique, si bien que les ventes de disques s’en ressentent. Bientôt, les formats mp3, compilés sur des baladeurs numériques, viennent compléter l’offre et supplantent, de plus en plus, les cds. La création de futurs géants tels que Youtube, Spotify ou Deezer achève d’accélérer la transition vers le streaming, comme vous pourrez l’observer dans l’analyse ci-dessous.

Si le recours aux mp3 et aux plate-formes de streaming a fait évoluer notre rapport à la musique et transformé le marché, il a également amélioré son accessibilité au plus grand nombre. Aujourd’hui, peu importe notre support, d’un ordinateur à un téléphone, nous pouvons accéder à notre musique préférée ou découvrir de nouveaux artistes en quelques clics. Sous cet aspect, la démocratisation de l’écoute musicale numérique a apporté un partage de la musique encore plus facile que par le passé, notamment dans nos activités professionnelles. Des milliers de titres peuvent ainsi être organisés dans des playlists, disponibles en fonction des moindres besoins et des envies. Moyen de communication, notre téléphone s’apparente à un baladeur qui a entraîné une dématérialisation de la musique. L’objet disque, toujours produit, se fait de plus en plus rare pour céder du terrain aux enceintes connectées.

Dans cette course à la numérisation, le vinyle n’a pourtant pas dit son dernier mot. Depuis quelques années, en résistance ou non à la suprématie d’Internet, les collectionneurs s’attachent à le réhabiliter. Pointant du doigt les trop nombreuses limites sonores et la saturation des mp3, ils décident de privilégier une technique faisant la part belle à une qualité irréprochable. Sans céder au matérialisme, le retour au vinyle symbolise également une volonté de redonner une valeur au disque en tant qu’objet. De sa pochette à ses visuels, il est une prolongation physique et sensorielle inaltérable de l’expérience acoustique.