Une remarquable adaptation aux attendus pédagogiques
Les comptines ont leur place dans de nombreuses situations d’apprentissage. En milieu scolaire, un constat s’impose de prime abord : elles apportent une réponse pertinente à un large éventail d’attendus pédagogiques, tels qu’ils sont définis par l’Éducation nationale.
C’est vrai lorsqu’on considère les conditions générales d’un apprentissage réussi, qui seraient, selon les textes officiels, celles d’une « école de l’épanouissement et du langage ».
Qu’il s’agisse de développer la sécurité affective, de renforcer la préparation aux apprentissages fondamentaux ou de structurer l’enseignement du vocabulaire oral, les comptines sont un précieux allié. Elles permettent d’acquérir un vocabulaire varié et de découvrir différents registres de langue. Elles aident à respecter une chronologie, à structurer son discours ou encore à prononcer avec aisance. Elles favorisent l’imagination, l’expression des émotions et les relations avec les autres…
C’est tout aussi vrai au regard d’apprentissages plus ciblés, tels que la motricité fine, la découverte d’une langue étrangère, ou même de la logique et des mathématiques !
La mémoire et l’imagination, un enjeu central
Mais quel que soit l’objectif fixé, s’il est un domaine où l’efficacité des comptines semble insurpassable, c’est celui de la mémorisation. Nous en avons presque tous fait l’expérience : un alphabet, une suite de nombres ou des mots étrangers appris à l’occasion d’une comptine sont acquis plus rapidement, et surtout définitivement. Un résultat dont bien peu d’autres méthodes peuvent s’enorgueillir.
A mi-chemin entre la récitation, le mime (car les gestes y sont très présents) et la musique, les comptines partagent cette particularité avec la pratique musicale d’une manière générale.
Bien sûr, les comptines n’ont pas attendu les dernières avancées des neurosciences pour se faire une place de choix dans notre patrimoine commun. Mais de récentes découvertes ont permis de mieux comprendre ce qui se joue là, à travers une meilleure connaissance du fonctionnement du cerveau.
Une tradition ancienne explicitée par la science contemporaine
Lorsqu’on interroge les prodiges de la mémoire sur le secret qui leur permet d’énumérer, par exemple, plusieurs dizaines de milliers de décimales du nombre pi, leur réponse est toujours la même : ils s’appuient sur leur faculté d’évocation et d’imagination.
Car oui : la mémoire, les sensations et l’imagination sont intimement liées et travaillent ensemble. Ce ne sont en aucun cas des processus cloisonnés. Un mécanisme passionnant que la science désigne sous le terme de « plasticité neuronale » : c’est la capacité pour le cerveau de créer et de réorganiser des réseaux de connexions entre les neurones.
Voilà pourquoi, en s’appuyant sur la mémoire du corps, sur celles du langage et de l’imagination ou sur le plaisir et la socialisation, la comptine ne se contente pas d’additionner différentes techniques complémentaires : elle développe et tire parti de la plasticité du cerveau pour véritablement créer une structure d’apprentissage plus solide.
En prolongement de ce sujet, nous pouvons vous renvoyer vers deux articles déjà présents sur le blog :
«chanter à l’école, un exercice de soi»,
«l’éveil sensoriel de l’enfant»
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